Madeleine est atteinte d’un Alzheimer. Les mots se perdent. Sa fille Camille écrit pour deux, et pour elle trouve d’autres mots, s’accroche au langage, rétablit l’équilibre pour lutter contre ce qui s’affaisse, commencer le deuil de ce qui disparaît lentement et inexorablement. Julie Banzet fait un beau et triste récit de la terrible épreuve qu’est cette maladie.
L’écriture est précise, pesée, percutante, avec un brin d’ironie qui adoucit la tristesse, et offre au lectorat un chemin émotionnel doux. Alternant le « tu » et le « je », l’autrice est d’une pudeur salvatrice face à la violence de la maladie. Ses mots sont accompagnés dans le livre par les sculptures de Pascale Coutant, photographiées par Denis Mauplot.