Les meurtres zen t1 : des meurtres qui font du bien

Karsten DUSSE

traduit de l’allemand par Jenny Bussek

Björn Diemel est avocat d’affaires. Etudes, mariage, carrière, enfant, il a coché toutes les cases et mène une vie insipide et financièrement confortable de cadre allemand stressé. Du moins jusqu’à ce qu’il découvre les bienfaits de la méditation de pleine conscience grâce à son coach, Joschka Breitner. C’est sa femme Katharina qui l’y contraint, voyant que le couple bat de l’aile malgré la présence d’Emily, leur adorable fille de 2 ans. Emily, la personne qui compte le plus au monde pour Björn, qui de fait est un bon père, et que la méditation va aider à le rester. Impossible de renoncer à un week-end avec sa fille sous prétexte que son principal client, Dragan, dangereux mafieux notoire, débute une cavale pour avoir massacré face caméra un rival. La pleine conscience va l’aider à surmonter tous les obstacles se dressant entre lui et son bonheur de père. A surmonter, ou à éliminer. Vivre l’instant présent.

On comprend très vite que l’on est dans un faux thriller, le narrateur, Björn lui-même, laissant peu de doute sur ce qui va arriver, gros comme un camion. C’est du faux polar, avec des passages exagérément violents ou sanguinolents, mais c’est délectable : l’intrigue est bien troussée et ingénieuse, et enfin et surtout c’est drôle, et c’est bien écrit.

Nous avons été unanimes dans l’équipe de la librairie Mosaïque, pour avoir passé un bon moment avec ce roman. On peut voir dans ce premier tome des meurtres zen une digne succession à Mamie Luger (quoi, vous n’avez pas encore lu Mamie Luger??!!) et dans Karsten Dusse (qui est vraiment avocat) l’alter ego allemand de Benoît Philippon : on rigole, c’est du noir absurde qui est prétexte à placer ici et là pas quelques éléments acides sur les travers de la société moderne.

Ed. Pocket, 9,60€