Le cas David Zimmerman
Le cas David Zimmerman
Lucas et Arthur Harari
Voilà un thriller étrange et captivant qui aborde la question de l’identité et du genre.
David Zimmerman est photographe sans avenir ni prétention. Lors d’une cérémonie religieuse qu’il couvre dans le cadre de son travail, il s’entiche d’une serveuse à travers le viseur de son appareil photo. Sans s’être pourtant rencontré à cette occasion, ils se retrouveront dans une fête de nouvel an. Inexorablement attirée l’un à l’autre, David Zimmerman se rappellera avoir coucher avec cette femme puis plus rien. Le réveil est aussi douloureux que la surprise est angoissante lorsque David Zimmerman comprends qu’il n’habite plus son corps mais celui de la femme avec qui il a couché la veille. Leurs corps se sont échangés. Dès lors, David part à la recherche du sien, de corps. Mais ce dernier est maintenant habité par une jeune adolescente ayant vécue elle aussi l’échange de son corps au cours d’une relation sexuelle. David Zimmerman vit dans le corps d’une femme et son corps est squatté par une jeune de 12 ans…
Dès lors chacun cherche à retrouver son corps et sa vie d’avant, s’adapte au nouveau ou dans le cas de David, apprend à vivre en face du sien sans en posséder la maitrise.
Ce scénario, finement écrit par le réalisateur Arthur Harari, est soutenu par les dessins de son frère Lucas. Les lignes sont claires et les couleurs mats et profondes. L’action se déroule dans un Paris contemporain. Comparable à du Charles Burns, pour le coté psy et barré avec la touche polar noir en sus. Le rythme est plutôt lent, laissant le temps de suivre l’évolution des personnages à travers leurs échanges, leurs réflexions, leur galère. Cette situation inédite permet aux auteurs de porter des sujets de fond tel que l’identité, le genre, la famille, le judaïsme… oui, aussi.
L’errance identitaire que vivent ces personnages n’est finalement qu’une allégorie de la vie de beaucoup d’autres.
Etrange donc, captivant mais aussi troublant !
Sarbacane – 35,00€