Du même bois
Du même bois
Marion FAYOLLE
Connue pour ses illustrations (voir jaquette ou le site cargo collective) l’autrice passe brillamment à la fiction par les mots. C’est l’histoire d’une gamine de la campagne, qui devenue mère explore de façon douce-amère son histoire familiale. C’est le portrait cru et tendre d’une famille qui vit au cul des vaches, et la fin de ce cycle qui se répétait de génération en génération, et dont on pensait qu’il recommencerait toujours.
Elle raconte la famille, sans enjoliver ni dramatiser, elle raconte le pépé, la mémé, le beau-frère, décrit magnifiquement leurs corps respectifs. Des portraits vifs et justes qui incarnent le passé, et se mélangent à ceux du présent, portrait d’elle, la gamine, la narratrice – qui ne dit jamais je – portrait de sa mère, de son père absent, et portrait de son fils à elle, le petitou. Elle raconte le temps qui passe et tempère la profonde tristesse qui imprègne cette histoire d’une ferme familiale qui sera abandonnée, par l’évocation joyeuse des moments doux de sa vie, la sexualité, l’amour, la maternité.
Pour celles et ceux qui l’ont lu, cela m’évoque (de loin!) L’art de la joie, en très condensé et en Ardèche.
Ed. Gallimard, 16,50€
Présentation éditeur
Dans une ferme, l’histoire se reproduit de génération en génération : on s’occupe des bêtes, on vit avec, celles qui sont dans l’étable et celles qui ruminent dans les têtes. Peintes sur le vif, à petites touches, les vies se dupliquent en dégradé face aux bêtes qui ont tout un paysage à pâturer. Marion Fayolle crée un monde saisissant dont la poésie brutale révèle ce qui s’imprime par les failles, par les blessures familiales, comme dans les creux des gravures en taille-douce.