Célèbre

Célèbre

Maude Ventura

Le deuxième roman de Maud Ventura n’a pas plu aux critiques du Masque et la plume, pourtant, il nous a plu, à nous, Emmanuelle et moi. Nous y avons retrouvé la férocité ludique de son premier roman, Mon mari, la même redoutable efficacité dans la construction d’une intrigue impeccable et cruelle. Peut-être, ici, le fait que Célèbre soit un roman long (540 pages tout de même), est un réel et légitime obstacle. Le récit de la vie d’une star, c’est long. Pas facile de rentrer dans le jeu : il faut se dépêtrer de l’étrange attirance exercée par le destin de Cléo Louvent, laquelle est plutôt antipathique, parfois infecte. Il faut ne pas se lasser de cette vision égocentrée du monde, un monde exclusivement vu et raconté par Cléo. Certains lecteurs seront séduits, d’autres détesteront. Pour les premiers, dont nous sommes, on suit son ascension vers la célébrité, tout en acceptant que les Cléo Louvent n’existent pas, et que tout cela n’est qu’un jeu, un pied de nez. Maud Ventura nous attrape par son récit et nous oblige à ne pas lâcher en dépit de la répulsion ou de l’agacement suscité par son personnage. Elle nous tient en haleine, et décortique la mécanique de pouvoir que la notoriété génère, et que l’argent actionne.

 

Ed. L’iconoclaste, 2024, 540 p., 21€90