Amiante
Amiante
Sébastien Dulude
ça crisse sous la dent, c’est un roman cruel, celui de la cruauté absolue qui traverse l’enfance, parfois, des trucs vraiment moches qui touchent, au hasard, untel ou une telle, c’est le karma, le destin, c’est un drame et c’est beau, alors bien que cela soit triste, on y va, parce que c’est triste, oui, mais c’est beau. C’est le récit d’une amitié d’enfance entre le narrateur, Steve, et le P’tit Poulin. Ils sont copains. Une amitié absolue, inconditionnelle, forte et solide. De façon implacable, l’auteur nous accompagne vers le drame, non, je ne divulgâche/spoile rien, on le sait, dès le départ, qu’il va se passer quelque chose de tragique. Et nous restons, muets, aux côtés de Steve, comme si notre compagnie pouvait adoucir tout cela. Bref, empathie totale pour ce personnage d’enfant puis d’ado, que l’on rencontre en deux temps, en 1986 puis cinq ans après. En creux, l’auteur raconte aussi l’industrie de l’amiante, dans cette ville où les enfants jouent aux abords de la mine à ciel ouvert, dans la poussière qui recouvre tout. L’écriture de Sébastien Dulude est magnifique, et on découvre (ou on redécouvre) une langue québécoise élégante, précise et riche. C’est triste, oui, mais c’est beau. Lisez-le.
Ed. La peuplade, 2024, 20€